Thèse en psychoacoustique : Qualité acoustique des salles de notre quotidien
Les personnes entrant dans une salle pleine et bruyante expriment très rapidement leur impression sur l’acoustique de la salle, en particulier si elle est « mauvaise ». Sont-ils affectés par l’acoustique de la salle proprement dite ou par le niveau de bruit autour d’eux ? Est-ce qu’il s’agit uniquement d’intelligibilité de la parole dans le bruit ou bien y a-t-il d’autres éléments à prendre en compte ? La qualité acoustique des salles a été étudiée sous deux angles principaux, celui de l’écoute musicale dans les grandes salles de concerts et les amphithéâtres, d’une part, et celui de l’intelligibilité de la parole dans les salles (notamment de classe) supposées dépourvues de sources de bruit importantes (considérant éventuellement un bruit ambiant homogène et de faible niveau), d’autre part. Le but de cette thèse est de s’intéresser à l’acoustique des salles que nous rencontrons au quotidien lors de nos interactions sociales. Il ne s’agit plus seulement d’écoute musicale ou d’intelligibilité en l’absence de bruit, mais de communication verbale en milieu bruyant, faisant intervenir différents types de sources (parole, musique, bruits environnementaux, …) et de configurations de salle (large réceptions, restaurants, bars, …).
Nous nous attendons à ce que l’intelligibilité de la parole soit une composante importante de la qualité des salles dans ces situations, mais également qu’elle n’en soit pas la seule. Il s’agit de comprendre ce que « qualité acoustique » signifie pour ces salles. Il s’agira de mettre en évidence les dimensions perceptives sous-jacentes, les critères utilisés même inconsciemment par les auditeurs pour évaluer la qualité acoustique. Une fois la notion de qualité acoustique mieux comprise, il s’agira
de la caractériser objectivement par des mesures acoustiques adaptées.
Ce projet s’appuiera sur les modèles développés à l’ENTPE pour prédire l’intelligibilité dans les salles bruyantes, et sur les méthodes utilisées précédemment au sein du laboratoire pour caractériser la qualité acoustique de la reproduction sonore. Ce projet repose sur une collaboration avec Olivier Warusfel et son équipe (unité STMS, IRCAM, Paris), spécialisés dans l’analyse/synthèse de l’acoustique des salles et l’auralisation de salles mesurées ou virtuelles à l’aide de différents
dispositifs de haut-parleurs immersifs ou au casque.